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24 janvier 2007 3 24 /01 /janvier /2007 20:24
Allez zou ! Pour me faire pardonner une autre petit suite de texte. De "La mer Blanche est d'azur." celle là. Heureusement que j'en ai en réserve.


   

Je la vis doublement et presque en même temps. D’abord la plus petite, figée sur la toile, caressant un ciel nuageux de peinture. Puis l’autre, la vraie, immense et bruyante qui scintillait sous un ciel d’azur. Plusieurs fois, mes yeux volèrent de l’une à l’autre. De la mer ronronnante qui envahissait mon regard, au tableau que j’avais devant moi et qui la représentait à la fois même et étonnement différente.

    Mon regard s’arrêta enfin sur la toile et je pu me rendre compte qu’elle avait un propriétaire. J’apprendrai plus tard qu’il s’appelait Ernesto. C’était un homme petit autant que j’en pu jugé pour mon âge. Il me paraissait également très vieux. Ce qui, il est vrai, n’est pas un avis très précis de la part d’un observateur de neuf ans. Il avait les cheveux blancs et un costume bleu gris. Tout en contemplant l’œuvre, Ernesto se disputait avec un curieux accent et avec un homme de son âge à probablement quelques vingtaines d’années près.

    J’ai oublié qui était son interlocuteur. Un de ses amis je crois. Ils se querellaient au sujet du nom à donner au tableau. Ernesto voulait l’appeler « Méditerranée sous un ciel d’azur. ». L’autre répondait que le ciel peint n’était pas d’azur. Il avait raison. Incontestablement. Le ciel sur la toile était cotonneux et tirait bien plus sur le gris que sur le bleu. Je ne participais pas à la conversation mais j’acquiesçais mentalement aux arguments de l’autre. Alors que je scrutais une fois de plus le tableau pour contempler l’éclatante vérité, je fus subitement intriguée. Le ciel demeurait nuageux mais de la mer émanait quelque chose qui me parut d’abord indéfinissable. La mer avait un reflet. Un reflet azuré. Je comprenais alors Ernesto. La mer du tableau était la même que celle qui s’étendait devant nous. Mêmes couleurs, même plage, et surtout même luminosité. Nul doute que sous un ciel couvert son aspect eu été tout autre.

    Et puis soudain, revenue à mes préoccupations enfantines , je laissais là les deux hommes et me précipitais vers la Grande Bleue bruissante pour mon premier bain marin.


    Ernesto m’apprendrait plus tard que le tableau en question avait été peint par son grand père qui avait désormais une petite notoriété. Il voulait le prêter à un musée. Comme le musée réclamait également le nom de l’œuvre et qu’elle n’en avait pas, il était résolu à en trouver une. Son grand père avait été un homme mystérieux. D’aucuns le disaient fou. Ernesto essayait de percer les mystères de cette toile. A notre première rencontre, cela faisait deux mois que lui et quelques-uns de ses amis débattaient. Bien évidement, presque tous ces mystères avaient échappé à mon œil d’enfant.



    J’ai revu il y a quelques jours ce tableau dans le musée. Un flot d’émotions et de souvenirs m’a submergé. Un peu comme ma première vague méditerranéenne. La toile s’appelait « La mer Blanche est d’azur. » Blanche ? Pourquoi blanche ? Un autre mystère.

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commentaires

V
Au jeu de l'idiot, laisse tomber je suis bien plus fort :p
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S
Si, tu mets un affichage plus gros. Je t'expiquerai, tu n'as pas l'air très calé en informatique...
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V
Sympa :) Y aurait moyen de mettre un peu plus gros tes textes ?
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